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Confessions d'une invalide en CDD (...)
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29 septembre 2010

Ma cop’s Mort

Bizarre ce rêve, tellement réaliste.

Je ne pouvais bouger aucuns de mes membres, j'étais physiquement forcée de rester fixée sur cet écran de télévision qui me faisait face. Il fallait que je me réveille. Je tentais, alors, de lever le bras, puis la jambe, mais rien. Pas une ébauche de mouvement, pas un bruit, pas un individu. C’est drôle, à cet instant on ne sent rien, absolument rien. Aucune peur, aucune douleur, aucuns souvenir.

Juste du vide et du lourd.

Soudain, je tourne la tête et aperçois C.. C. c'est une dose de bonne humeur, un grain de gaieté, 3 litres de joie, un véritable rayon de soleil. C. c'est ma coloc, ma meilleure amie, ma soeur cadette et aujourd’hui, pour la première fois en huit ans, C. c'est quatre paquets de mouchoirs. Je ne comprenais toujours pas ce qui était en train de se passer, c’est un peu comme si je tenais un double rôle: spectatrice et actrice principale d'une tragédie moderne, je n'avais juste rien choisi. C'est alors que j’essayais de parler mais " l’assemblée " qui se tenait devant moi n’avait, semble t-il, aucune envie de m’écouter, de me répondre ou même de me comprendre. A cet instant deux explications : j'étais bel et bien en train de rêver ou on m'avait projeté dans un monde de sourds-muets.

La patience n'a jamais fais parti de mes nombreuses qualité, oui la modestie non plus, de fait j'insistais pour parler. J’avais besoin de savoir ce qu’il se passait, pourquoi la majeure partie des gens pleuraient, pourquoi M. était-elle dans mon rêve, pourquoi est-ce que j'étais là immobile, exposée telle une bête étrange ? La réponse a été ... Surprenante.

J’avais eu un accident.

Et là aucun souvenirs, juste une question : « Avais-je tué quelqu’un ? ». Une interrogation qui semblait dérisoire aux yeux de tous mais essentielle aux miens. Moi L., jeune fille de vingt-trois ans, immobilisée, je venais peut-être de passer du statut d’étudiante à celui de meurtrière ! " Heureusement " (si je peux me permettre) non. J'étais, semblait-il, une des victimes d’un terrible accident, survenu un jour de fête nationale, et j'étais une "chanceuse"... Et quelle chance de n’avoir eus QUE quelques fractures mandibullaires, une dizaine de dents salement amochées, un cotyle fragmenté en des dizaines de morceaux, une fracture de l'humérus avec une section du nerf radial quasi-complète, et le pompon : le tout du côté droit ! Si vous ne savez absolument pas ce que cela signifit, dites vous que je n'en avais aucune idée non plus. Mais ce que je pouvais compter c'est le pourcentage de chance que j'avais d’être droitière, d’être percutée par un chauffard et, de manquer de mourir à 23 ans.

C’est alors que débute la traversée du Vercors ... en lit (Et bien oui, à pieds c'est trop facile !) 

Au début, en bonne droguée, on ne pleure pas parce qu’on ne ressent rien, ni de dedans, ni de dehors. On est imperméable aux conséquences, intouchable. De toute façon, on a ni conscience, ni connaissance des possibles conséquences d’un tel accident. Je pensais écoper d’une convalescence à l’hôpital, m’envoler ensuite pour Albufeira et débuter mon master de communication, au soleil, en septembre.

J'avais juste rien compris.

Un tas de personnes ont de légers accidents de la route, se cassent des choses (ou pas) et s’en sortent très bien. Oui, un tas de personnes mais pas moi. Quand je tombe en panne avec ma voiture, j’ai forcément cassé le moteur; quand je perds de l’argent c’est un billet de 50 euros; quand j’ai envie d’aller aux toilettes, j’attend toujours l’urgence; quand j’aime, je le fais trop fort; quand je parle je parle trop. Ma vie est un excès alors quand j’ai un accident, ça ne peut pas en être autrement !

J'ai pris conscience de ce qu'allaient être les mois à venir, lorsqu’on m'a arrêté la perf à morphine. C'est à ce moment précis que j'ai commencé à réaliser que mon année était foutue tout comme mon rêve de devenir basketteuse professionnelle (bon d’accord ça n’en était pas un avant mais heureusement), que j’étais effrayée au fond et … affamée.

On venait de m’arrêter brutalement dans ma course au bonheur et contre toute attente ma presque-mort s'assimilait à un feu d’artifice ...

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Commentaires
N
J'aime comnent tu ecris !! C plein d'émotions !!<br /> Mercie pour tes encouragements !!
T
Tu réussiras toi aussi à le faire ... Il faut juste laisser le temps au temps :) En attendant, tu es la bienvenue ici, n'hésites pas !<br /> <br /> Bibis ...
B
Tu décris avec justesse ce que beaucoup de gens doivent ressentir dans de tels moment, et je t'admire car j'en suis incapable, la seule chose que j'ai pu et surtout su faire c'est de m'apithoyer...<br /> Gros bisous
C
Fan de tes écrits mah chérie, je suis de tOut cOeur avec tOi..<3
I
tu as de l'humour, est ce cela qui te sauve?ou est ce du noir qui se cache au fin fon d de toi?<br /> <br /> a bientot, de te lire, peut etre apprendrons nous a nous connaitre, si cela t'en dis.
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